L’église Saint André (XIIIe-XVe-XVIe)
Au VIIe siècle, l’abbaye bénédictine de Bonneval crée un prieuré-cure. Son existence est confirmée par une bulle du pape Grégoire X en 1272. Jeanne d’Arc vint y prier en action de grâce après la victoire de Patay le 18 juin 1429. L’église est brûlée en 1563 par les protestants, puis reconstruite dans la deuxième moitié du XVIe.
En 1793 l’église est profanée et transformée en entrepôts de vins et spiritueux.
En 1801, l’église est rendue au culte et change de diocèse : du diocèse de Chartres, auquel elle appartenait avant la Révolution, elle passe au diocèse d’Orléans, notamment pour des raisons de distance : Chartres est à 48 km de Patay alors qu’Orléans n’est distant que de 27 km.
L’église est longue de 30 m et large de 17. Les parties les plus anciennes se trouvent auprès du grand porche (XIIIe). L’un des piliers de la nef est orné d’un vestige de Danse Macabre du milieu du XVe. Une petite porte maçonnée à droite communiquait avec l’ancien prieuré, dont il reste des ruines au sud de l’église. Le chœur date du XIVe siècle; le mur du chevet a été décoré de peintures à la fin du XIXe siècle, les chapelles ont été alors réaménagées et dotées de nouveaux vitraux. Les clefs de voute de la grande nef ont été réalisées d’après des moulages pris sur les figurines qui ornent la Salle des Thèses de l’Université d’Orléans, construite en 1411.
Le clocher, implanté au nord du chœur, serait une ancienne tour de guet. Ses pinacles et ses huit ouvertures ont été réalisés après les Guerres de Religion. Les quatre cloches ont été fondues en 1868. La plus grosse fut fêlée par un obus prussien en 1870 et fut refondue en 1871. Depuis cette année, Ernestine (809 kg, 1 m 12 de diamètre à la base, sonnant le fa), Gabrielle (550 kg, 0.981 m de diamètre, sonnant le sol), Anne (398 kg, 0.573 m de diamètre) et Marie (222 kg, 0.724 m de diamètre, sonnant le ut) rythment la vie quotidienne de la petite ville de Patay, ancien nœud ferroviaire beauceron.
Le 15 août 1944, un train de munitions saute dans la gare de Patay. La gare est soufflée, sauf la remise des voitures et toutes les vitres de la commune volent en éclats. Par chance, un orage providentiel limite les dégâts. Les deux seuls vitraux qui réchappent de l’explosion sont ceux du bas-côté droit qui datent de 1930 et relatent la communion de Jeanne d’Arc en l’église de Patay en 1429.
L’église est inscrite au titre des Monuments Historiques en 1925 par arrêté du 6 octobre 1925.